JOURNAL DE CORPS


Est-ce si lointain
Les matins d'écume
Les regards marins
Les départs chagrins
Est-ce si lointain
Le chemin de brume
De pierre et de boue
Où la vague à l'âme
Tu attends debout
Que le vent emporte
La dernière flamme
Des instants perdus
Que tombe l'eau morte
Sur ta tête nue

Elle aimait le nord
Ombre et lumière
Sa terre endormie
Mais aussi ses hommes
Sous son soleil gris
Elle y a laissé
Son journal de corps
Se perdre en mer comme
Bouteille à la mer
Elle y a laissé
Couler l'encre bleu
Les larmes des mots
Flotter ses cheveux
Dans l'oubli de l'eau

Tu as vu les signes
Ce qu'elle a écrit
Lu entre les lignes
Quand elle est partie
Tu tournais les pages
S'envolaient les mots
Et les fleurs séchées
Toutes les images
L'été de sa peau
Sur papier glacé
Glissées entre deux
Chapitres heureux
Les couleurs passées
Les photos noyées

Est-ce si lointain
Les sommeils fidèles
Les matins câlins
Tout sucre tout miel
Est-ce si lointain
Les éclats de rire
Les regards malins
Et les jeux de mains
L'air que tu respires
Est toujours le sien
Le jour ou la nuit
Tu te ments sans doute
Quand tu as envie
De prendre la route

Didier Ray
Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.
Compositeur, Simon Césaroni.

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